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Ma critique de Le dernier duel
Le dernier film de Matt, Le dernier duel (The last duel) est sorti dans les cinémas français le 13 octobre 2021. Réalisé par Ridley Scott, il porte dans son casting Matt Damon, bien sûr, mais aussi son compère de toujours, Ben Affleck, ainsi que Adam Driver et Jodie Comer. On retrouve Matt et Ben également au scénario et à la production. Le film est basé sur le roman éponyme d'Eric Jager sorti en septembre 2021.
Dans ce film, Matt incarne Jean de Carrouges, qui se lance dans un duel à mort face à Jacques Le Gris, interprété par Adam Driver. Les raisons de ce combat sans merci sont nombreuses, la principale est l'accusation de viol portée par Marguerite de Carrouges, épouse de Jean, envers Jacques. L'enjeu est d'autant plus capital qu'en cas de défaite de Jean, son épouse serait reconnue coupable de fausses accusations, dont la peine est le bûcher en tenue d'Eve.
Le film s'ouvre sur le début du duel est, dès le premier accroc, écran noir. Le film est alors divisé en chapitres, le premier nous montrant les évènements avec les yeux de Jean, le second du point de vue de Jacques et le troisième depuis la position de Marguerite. Après ces trois angles de vue, le duel reprend et le spectateur retient son souffle au fil des coups portés.
Les trois chapitres nous exposent les mêmes moments avec des regards différents, ce qui nous permet de mieux comprendre comment les personnages se considèrent eux-mêmes et les uns les autres.
Jean se voit clairement comme quelqu'un de courageux et de loyal envers son roi et, à contrecœur, à son suzerain Pierre d'Alençon, interprété par Ben Affleck. Sa priorité est de les servir, notamment en combattant au nom de son souverain. Il a sauvé la vie de Jacques, évènement à l'origine de leur amitié, qui a une dette envers lui. Dans la vérité de Jean, celui-ci est prévenant auprès de Marguerite, l'appelant "ma bien-aimée" et la soutenant après le crime présumé. En revanche, du point de vue de Jacques et de Pierre, qui le hait parce qu'il ne le trouve pas amusant et en fait son souffre-douleur, Jean est montré brutal, sans finesse, illettré, grotesque et maladroit (dans ses paroles et ses gestes, notamment en remontant à cheval). Pour Marguerite, son mari est un peu brusque, centré sur son intérêt (tant dans les terres apportées par la dot que dans le maintien de son honneur à lui) et médiocre amant. Elle semble toutefois lui accorder un peu de tendresse.
Jacques se voit lettré, cultivé, profitant des plaisirs de la chair (bien que les femmes ne soient pas toujours ravies), irrésistible avec Marguerite. Selon lui, il a sauvé la vie de Jean, qui allait se faire massacrer, et non l'inverse. Jean le voit comme un écuyer qui ne fait plus l'effort de se battre, préférant s'attirer les privilèges auprès de Pierre, et pousse même celui-ci à le disgracier. Marguerite voit Jacques comme un homme séduisant et intéressant car cultivé, mais sa violence lors du viol et le mensonge dans lequel il s'embourbe lui enlève tout désir. Pierre considère Jacques comme compagnon amusant, partenaire de ses longues soirées de débauche et de viols.
Lorsque l'on aborde le point de vue de Marguerite, on la voit comme un pion dans le mariage, un moyen d'acquérir des terres. Après le viol, elle est une victime qui comme tant d'autres femmes de son époque mais refuse de se taire et de laisser Jacques s'en tirer. Jean la voit comme une femme belle et bien dotée. Il ne lui reproche qu'une seule fois de ne pas lui offrir d'héritier, il la croit quand elle révèle le viol, prend son parti et la défend, bien que le procès est un moyen aussi pour lui de retrouver son honneur, laver son nom et se venger de Jacques. Celui-ci considère Marguerite également comme une magnifique femme, il tombe amoureux d'elle et pense qu'elle partage ses sentiments. Il est persuadé qu'elle lui dit non pour la forme, seulement parce que son rang et son statut d'épouse le lui insuffle.
On peut voir qu'il peut y avoir de nombreuses interprétations d'un même évènement selon les protagonistes. Par exemple, le malentendu à propos des sourires que Marguerite adresse à Jacques : elle y voit un moyen de désamorcer le conflit entre Jean et Jacques, mais lui y voit l'intérêt que la jeune femme lui porte, voire son amour.
L'autre thème abordé est la fragilité d'une amitié face aux injustices extérieures : ces meilleurs amis se déchirent à cause d'une terre promise à l'un, réquisitionnée par leur suzerain commun et donné à l'autre. Puis on assiste à une réconciliation apparente bien que les rancœurs soient toujours tenaces. Puis un déchirement à nouveau, plus profond encore, lorsque l'autre viole la femme de l'un, qu'il pense amoureuse de lui, et que l'un porte plainte en haut lieu pour garder son honneur, réparer l'injustice et punir le crime subi par son épouse. La fin de cette amitié chaotique et transformée en haine se solde par la mort d'un des deux, tué par le second. Ce duel a réellement existé, avec ces mêmes protagonistes et pour cette même raison, et avec cette même issue. Il ne s'agit pas du tout dernier duel en France, seulement du dernier duel judiciaire français, et également du dernier face à face, mortel, entre ces 2 protagonistes.
Le thème du viol et de la lutte de sa victime pour affronter cette horreur et obtenir justice semble très moderne, voire féministe, mais il est la réelle cause du duel historique de 1386.
Ce film a été tourné en Dordogne. Et, oui, il est extrêmement étrange d'entendre des personnages qui ont des noms français et qui sont censés être français parler entre eux avec un accent états-uniens (bien avant la "découverte" de l'Amérique par Christophe Colomb). Lorsque l'on regarde ce film en version originale, on peut tout de même remarquer quelques figurants parler la langue de Molière.
Lors du duel, Jean monte un cheval blanc et Jacques un cheval noir. Quelques scènes plus tard, dans la vérité selon Jean, celui-ci a une monture foncée et son futur adversaire une monture claire.
Le film nous montre les mêmes bassesses de Pierre et Jacques, quelque soient les versions. Pierre prend un malin plaisir à humilier Jean, par ses paroles et ses gestes envers lui, mais aussi par son attitude envers Jacques, usant de son privilège de suzerain pour récupérer ce que Jean veut (la terre) et le donner à Jacques, ou bien en favorisant Jacques ouvertement. Il s'amuse de la déchéance de Jean, tout comme le roi Charles VI, que l'Histoire surnommera "le fou", que Pierre crée et accentue, le haissant car le trouvant ennuyeux. Il est intéressant de voir les tensions entre Pierre et Jean, alors que le spectateur sait que les deux acteurs, Ben et Matt, sont inséparables depuis leur enfance.
La violence des combats nous rappelle les films Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan) et La grande muraille (The great wall). Le film est assez long (2h30) mais prenant, rythmé par les 3 versions des évènements, celles-ci nous tenant elles-mêmes en haleine avec les combats, les tensions entre les personnages, et l'issue incertaine du duel. Le travail des costumiers et des maquilleurs est à noter, Matt et Ben sont complètement méconnaissables : mon conjoint lui-même n'a pas réalisé la présence de M. Affleck dans le film.
Il s'agit du 9ème film réunissant Matt et Ben devant la caméra, après La différence (School ties) en 1993, Will Hunting (Good Will Hunting) et Méprise multiple (Chasing Amy) en 1997, Dogma en 1999, Une soirée parfaite (The third wheel) et Jay & Bob contre-attaquent (Jay & Bob strike back) en 2001, Père et fille (Jersey girl) en 2004 et Jay & Silent Bob reboot en 2020. Ils ont coécrit le scénario de Le dernier duel, tout comme celui de Will Hunting (Good Will Hunting).
Le dernier duel est la seconde collaboration entre Matt et Ridley Scott, six ans après Seul sur Mars (The Martian).
Pour en savoir plus sur le duel historique entre Jean de Carrouges et Jacques le Gris, n'hésitez pas à regarder la vidéo de Nota Bene : https://www.youtube.com/watch?v=wRwRfUWcBFM
Le dernier duel sort demain
Le tout dernier film de Matt, intitulé Le dernier duel (The last duel), sort demain dans les salles obscures en France.
Il y interprétera Jean de Carrouges, dont l'épouse Marguerite accuse Jacques Le Gris d'agression. Il s'agira pour Jean de sauver son honneur et celui de Marguerite en affrontant Jacques durant un duel.
Il sera entouré de Jodie Comer dans le rôle de Marguerite et d'Adam Driver dans la peau de Jacques Le Gris, et retrouvera son ami de toujours, Ben Affleck, incarnant quant à lui le comte Pierre d'Alençon. Le réalisateur est Ridley Scott, et le film est adapté du livre Le dernier duel : Paris, 29 décembre 1386 (Eric Jager, 2004).
Ma critique de Stillwater
Le film Stillwater est sorti le 22 septembre dans les cinémas français. Mon acteur fétiche, Matt Damon, partage l'affiche avec l'actrice française Camille Cottin, que j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver sur grand écran et qui interprète habituellement Andréa dans l'excellente série Dix pour cent. Le réalisateur est Tom McCarthy.
Dans ce film, Matt incarne Bill Baker, qui vient de l'Oklahoma pour rendre visite à sa fille Allison, emprisonnée à Marseille pour le meurtre de sa compagne Lina, crime dont elle se dit innocente. Il va rencontrer Maya, une petite fille de 9 ans, et Virginie, sa maman, qui va l'aider dans son enquête pour tenter de faire innocenter Allison, dans un pays dont il ne connait pas la langue.
Le film se passe principalement dans la ville de Marseille, et a été tourné là-bas. Bien que n'étant pas du tout du Sud, j'ai bien apprécié ce décor, qui change de Paris et de la sempiternelle vue sur la Tour Eiffel qui apparait dans la plupart des films ou séries états-uniens se déroulant, au moins en partie, dans notre pays. La cité phocéenne a été filmée, et ce telle qu'elle est : avec ses points positifs et ses points négatifs. Les premiers sont, selon moi, la dimension culturelle, avec le théâtre de Virginie, et les Calanques, toujours sublimes, petite parenthèse bucolique et d'évasion dans ce monde de béton. Les seconds sont, dans le film, les violences verbales et physiques, l'omerta qui règne dans certaines cités, mais aussi le racisme de certains habitants.
Les équipes sont étatsunienne et française, et l'on retrouve des éléments typiques de ces deux pays : le vin pour Virginie et le soda pour Bill, les 2 foots (football tel que nous le connaissons (soccer en anglais) et football américain), les burgers, les restaurants de fast-food et les armes pour Bill, le théâtre pour Virginie.
La différence entre les deux cultures est aussi, et surtout, marquée par la langue. Mais ce fossé, qui peut paraitre assez profond, est toutefois surmonté grâce à la volonté : Bill et Maya s'apprennent mutuellement des mots de la vie quotidienne et, même quand chacun parle sa langue, l'autre semble le comprendre. Une véritable complicité se noue entre ces deux protagonistes, Maya retrouvant une figure paternelle, et Bill redécouvrant un lien fort et filial, tandis que ses relations avec sa propre fille se compliquent. Bill finit même par sortir quelques mots de français, alors qu'il n'allait souvent pas plus loin qu'un "bonjour" murmuré. En revanche, Virginie semble assez à l'aise en anglais, tandis qu'Allison se débrouille très bien dans notre langue.
Les différents thèmes abordés dans le film sont l'amour d'un père, qui va jusqu'à se mettre en danger pour sa fille, la difficulté que l'on peut rencontrer à mener une enquête par soi-même, le dilemme et la tentation de se mettre hors-la-loi pour essayer de sauver ceux que l'on aime, quitte à foncer tête baissée sans réfléchir, quitte à faire des choses illégales mais pour de bonnes raisons.
Petit détail : la ville de Stillwater existe dans l'Etat de l'Oklahoma, plus précisément au nord d'Oklahoma city et à l'ouest de Tulsa.
C'est la seconde fois que Matt incarne un personnage nommé Bill (la première fois était dans le film d'animation Happy feet 2, dans lequel il doublait Bill le krill), mais il s'était appelé déjà 3 fois William (ou une de ses variantes) : Will Hunting dans l'excellent Will Hunting (Good Will Hunting), Wilhelm Grimm dans Les frères Grimm (The brothers Grimm), et William Garin dans La grande muraille (The great wall).
Ma critique de Monuments men
Monuments men : James Granger (Matt), Donald Jeffries (Hugh Bonneville) et Frank Stokes (George Clooney)
Berlinale 2014
Le nouveau film de (et avec) George Clooney, The monuments men, qui sortira le 12 mars prochain dans les cinémas français, a fait sensation à la Berlinale 2014, le festival international de cinéma de Berlin, qui vient de s'achever (il s'est tenu du 6 au 16 février 2014). Présenté hors compétition, ce film retrace un groupe d'hommes chargé, pendant la Seconde Guerre Mondiale, de sauver et de cacher des oeuvres d'art des nazis.
Matt y retrouve, visiblement avec plaisir, ses acolytes George et Cate Blanchett (une de ses costars sur Le talentueux Mr Ripley (The talented Mr Ripley, 1999)). Pour les besoins de ce film, il a travaillé pour la première fois avec Bill Murray, Bob Balaban, Hugh Bonneville et le Frenchie Jean Dujardin. Qu'il semble apprécier, à en juger par les photos...
Monuments men à Paris
George Clooney, Matt et Jean Dujardin ont présenté aujourd'hui Monuments Men, lors de l'avant-première du film à Paris. Le film sortira dans pile un mois, le 12 mars prochain, en France.
Voici la vidéo de l'interview donnée par Allociné aux trois compères :
Interstellar
Un des prochains films de Matt s'appelle Interstellar. Il s'agit d'un film de science-fiction qui sortira le 5 novembre 2014 en France et qui réunira Matt, Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Casey Affleck et Michael Caine. L'affiche (un peu simpliste à mon goût) et la bande-annonce sont déjà disponibles.
Bande-annonce The monuments men
Voici la bande-annonce (en anglais non sous-titré, mais facile à comprendre), du film The monuments men, avec Matt, George Clooney (déjà costar de Matt sur Ocean's Eleven, Ocean's twelve, Ocean's thirteen, Syriana, Confessions d'un homme dangereux et une publicité pour un café) Bill Muray, Cate Blanchett (déjà costar de Matt dans Le talentueux Mr Ripley) et Jean Dujardin, réalisé par George Clooney.
Photos The monuments men
Voici l'affiche et les premières photos officielles du prochain film de Matt, The monuments men, qui sortira le 12 mars 2014 dans les cinémas français.
Ma critique de Liberace
Ma vie avec Liberace (Behind the candalabra, 2013) est un film inhabituel pour Matt. Tout d'abord parce que, bien qu'il ait été créé pour le cinéma, il a été diffusé aux Etats-Unis à la télévision et non au cinéma. Et aussi parce qu'il est inhabituel pour Matt de jouer un personnage homosexuel. Il est également étrange qu'un jeune homme qui va avoir 43 ans prête ses traits à un jeune homme à peine majeur.
Dans ce film, Matt interprète Scott Thorston, jeune amant du pianiste Liberace, qu'il rencontre à la fin d'un concert. Leur liaison, secrète pour les médias et les fans, sera tumultueuse. Les dialogues, quand ils traitent de sexe, sont parfois crus, mais toutefois moins vulgaires que dans le film Les infiltrés (The departed, 2006).
Il faut tout d'abord noter l'impressionnante prestation de Michael Douglas au piano (il n'est qu'en partie doublé). Une des premières scènes est la représentation à la suite de laquelle Scott rencontre Liberace, dit Lee.
Leur liaison aurait-elle résisté mieux face aux nombreuses disputes de Scott et Lee, inhérente à la vie de couple, si Scott n'avait pas fait ces mauvais choix de vie (la drogue l'a rendu paranoïaque et en proie à des crises de colère, et la chirurgie esthétique lui a fait perdre son identité) ? Scott a remplacé un bellâtre, le remplacement de Scott est-il inévitable ? Il a renoncé à sa vie, son rêve de soigner les animaux, reste éloigné de sa famille d'accueil (jamais il ne les appelera ses parents) par amour. Il restera malgré tout l'amant préféré de Lee, celui qui l'a rendu le plus heureux.
On peut se demander si, rétrospectivement, Scott et Lee ont fait un bon choix de rester ensemble. Que serait-il adevenu de Scott : probablement vétérinaire, il n'aurait pas connu cette vie de faste, ses petits amis l'auraient peut-être fait souffrir comme Lee. Liberace aurait continuer d'enchaîner les conquêtes.
Leur relation était clairement ambigüe : Lee est tantôt père, tantôt amant (non fidèle), et houleuse. Le personnage de Liberace est complexe : ses décors de scène, ses costumes de scène, sa décoration (réalisée par ses soins) et ses meubles sont kitchissimes (le mot semble avoir été créé pour les décrire), Scott trouve que le décor et les costumes font très gay alors que l'homosexualité de Liberace est secrète et qu'il est censé chercher la femme de ses rêves. L'accent est mis sur l'apparance : pour tous, Liberace est hétérosexuel et a une abondante chevelure. Les salles sont remplies de piano et il est pianiste virtuose, mais il n'aime pas le piano. Il est soulagé du décès d'un proche. Le monde de paillettes qu'il symbolise sur scène et qui remplit son "palais" n'est que futilité : il redoute avant tout d'être aimé pour son argent uniquement, et se sent désespérément seul. Or Scott l'aime vraiment, et la jalousie le ronge quand il réalise que Lee regarde avec appétit un autre jeune homme : Scott pense que son idylle avec Liberace arrive à son terme.
La relation entre Scott et Lee est homosexuelle, mais elle a la même universalité que si elle avait été hétérosexuelle : la séduction, la jalousie et la peur de perdre l'autre, les préférences dans les pratiques qui ne sont pas forcément partagées par les deux personnes, les disputes, les réconciliations, les ex qui parasitent.
Walter Liberace (Michael Douglas) et Scott Thorston (Matt)